Sami Sheikh

Sami Chez Nous! Halte la déportation de Sami Sheikh!

Joignez-nous à dénoncer la déportation imminente de Sami Sheikh, résident de Parc-Extension à Montréal depuis douze ans.

Mise à jour (28 janvier 2013): Sami Sheikh ne sera pas expulsé !

Médias:  »Un vie en sursis » ||  »Un Montréalais est menacé d’expulsion vers le Pakistan, où il n’a jamais vécu »

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Un message de Sami

Novembre 2012

Mon nom est Sami Sheikh. J’habite à Parc Extension, à Montréal.

Je suis venu vivre à Montréal pendant l’année 2000, alors que j’avais 12 ans, et je vis ici depuis ce temps.

Je suis né en 1988 aux Émirats Arabes Unis, où mes parents travaillaient. Mes parents sont originaires du Pakistan qu’ils ont fui vers les Émirats Arabes Unis pour des raisons politiques. Puis nous sommes venus au Canada pour faire une demande de réfugiés, mes parents, mes deux sœurs Ashra Kanwal, Tayyaba Kanwal et moi.

Notre statut de réfugiés a été accepté immédiatement en 2001, et nous avons fait une demande de résidents permanents.

En 2005, ma sœur Tayyaba Kanwal s’est mariée et est allée vivre à Toronto. Ma sœur Ashra Kanwal, pour sa part, s’est mariée avec un homme qui est devenu de plus en plus violent avec elle. Quand elle a demandé l’aide de mes parents pour se séparer, cet homme s’est vengé en commettant un vol dans ma famille. Il a aussi fourni à l’immigration canadienne certaines informations qui ont pu porter à confusion. En effet, dans le but de faciliter le traitement de notre dossier, le conseiller en immigration auquel nous avions eu recours pour préparer notre demande d’immigration au Canada nous avait dissuadés de faire mention de notre séjour aux Émirats Arabes Unis. C’est pour cette raison que notre statut de réfugiés a été révoqué en 2007.

En 2009, mes parents ont été expulsés vers les États-Unis (parce qu’ils étaient entrés au Canada via les États-Unis) J’avais alors 21 ans. La Cour Fédérale nous avait autorisés, ma sœur Ashra Kanwal et moi, à rester au Canada jusqu’à l’examen et la prise de décision dans le dossier, car nous avions tous les deux grandi au Canada et n’avions jamais vécu au Pakistan.

La Cour Fédérale comprenait que ma sœur Ashra Kanwal et moi ferions face à des difficultés et vivrions des souffrances excessives si nous étions renvoyés au Pakistan, un endroit qui nous est inconnu. Notre dossier a été renvoyé à Immigration Canada pour être revu séparément, sans le dossier de nos parents.

J’ai fourni à Immigration Canada les documents relatifs à mon travail et à ma scolarité, des lettres de soutien de mes amis, de mon employeur, de partis politiques, d’organisations, de centres de bénévolat, et toutes les autres informations requises. Ensuite, j’ai attendu leur réponse.

Pendant tout ce temps, j’ai continué ma vie. Ma sœur Ashra Kanwal vivait encore à Montréal avec moi (elle s’est remariée, et a déménagé à Singapour en novembre 2010 avec son mari). J’ai travaillé à mi-temps, j’ai fait l’école secondaire à la Polyvalente Lucien-Pagé et mon cégep en anglais à Vanier. J’ai posé ma candidature dans plusieurs universités et j’ai été accepté à l’Université Concordia en informatique, à l’Université du Québec à Montréal en télécommunications et à Carleton en «Network Technology» avec une bourse d’études. Malheureusement, à cause de mon statut au Canada, je ne pouvais pas aller à l’université, car il aurait fallu que je paie les frais internationaux.

Présentement, je travaille à Harris/Décima où je suis très apprécié par mes employeurs et mes collègues; j’ai eu deux promotions au cours de l’année dernière.

En septembre 2012, on m’a demandé de me présenter à l’Agence des services frontaliers du Canada. Après m’avoir posé une série de questions à propos de ma sœur et de moi, l’agent m’a informé que ma demande de résident permanent sur considérations d’ordre= humanitaire avait été refusée, et que je devrais quitter le Canada. Il m’a demandé d’aller au Consulat du Pakistan pour faire une demande de passeport pakistanais. La date de l’expulsion sera fixée sous peu.

Le Canada, c’est ma maison et ça l’a été pour la majeure partie de ma vie, depuis que j’ai 12 ans. J’ai grandi à Montréal. Je travaille ici, mes amis sont ici, ma vie est ici. Mon employeur est prêt à me parrainer. J’ai assez de points pour être admissible pour le Certificat de sélection d’immigration du Québec et du Canada.

Je me considère comme un Canadien, un Québécois, et un Montréalais. Je n’ai aucun attachement au Pakistan. Je n’y ai jamais vécu. Je ne lis ni n’écris l’ourdou; mes langues maternelles parlées et écrites sont l’anglais et le français. Je n’ai aucune famille proche là- bas ni personne que je connaisse assez. J’ai étudié, travaillé, payé mes impôts et j’ai donné en retour à la communauté.

J’en appelle à la Cour Fédérale, à l’ASFC et au ministre de la Sécurité publique, Vic Toews, ainsi qu’au ministère de l’Immigration et à son ministre, monsieur Jason Kenney, pour régulariser ma situation et me permettre de rester ici, dans mon pays d’accueil, le Canada. Mes parents habitent aux États-Unis, où ils ont fait une demande de réfugiés et ont été acceptés. Je ne devrais pas être puni pour les omissions que mes parents ont commises parce qu’ils avaient été mal conseillés, et je demande à la Cour Fédérale de revenir sur la décision pour considérations d’ordre humanitaire.

Ma maison est ici et c’est ici que je devrais rester.