La famille Ghotra Singh, au Canada depuis plus de 10 ans, demande au ministre de l’Immigration d’arrêter leur déportation

mise à jour : le mardi 15 janvier, la famille a obtenu un sursis à leur déportation

Il y a un risque de déportation vers l’Inde cette semaine pour la famille Ghotra Singh et leurs deux enfants canadiens. Une demande de sursis a été présentée à la Cour Fédérale le lundi 14 janvier par Me Stewart Istvanffy, l’avocat de la famille. La famille et leurs allié-e-s demandent au ministre de la Citoyenneté, de l’Immigration et du Multiculturalisme Jason Kenney d’utiliser ses pouvoirs discrétionnaires pour accorder un sursis à la famille jusqu’à l’étude de la demande de résidence pour motifs humanitaires déjà déposée, et de permettre à Mme Reetu Ghotra et à M. Shimbi Singh de demeurer aux Canada avec leurs enfants.

Mme Reetu Ghotra est arrivée au Canada en 2001, son mari Shimbi Singh en 2002. Leurs deux enfants sont nés au Canada et parlent couramment le français. Leur fils de 11 ans, Kamal, a un trouble sévère de langage avec un retard global de développement. Il est scolarisé à l’école La Mennais dans une classe spécialisée, où il effectue des progrès constants. Pour lui, être scolarisé dans une autre langue que le français serait extrêmement difficile, voire impossible. Pardeep, l’autre enfant de la famille, est une jeune fille âgée de 9 ans. Les parents sont le seul réseau familial des enfants à Montréal, ce qui ne permettrait pas aux enfants de demeurer au Canada, même si la famille était prête à se séparer.

M. Singh et Mme Ghotra ont dû faire face à la bureaucratie du système d’immigration  et de demande d’asile pendant des années, pour finalement se voir ordonner une expulsion avec moins d’un mois d’avis. Ils ont travaillés tous deux dans des emplois stables lors des  dernières années. Ils sont intégrés dans leur communauté de Parc-Extension et y contribuent positivement. Toute la famille considère Montréal comme leur maison, et les enfants n’ont jamais vécu en Inde.

La famille Ghotra Singh est démunie financièrement et leurs liens avec leurs familles en Inde sont presque inexistants. La famille ne pourra compter sur aucune aide si elle devait retourner en Inde.  « Les parents ont actuellement très peur de ne pas pouvoir subvenir aux besoins de base de leurs enfants si ils devaient retourner en Inde », rapporte Marie-Hélène Rivest, travailleuse sociale au CLSC de Parc-Extension. Leurs papiers d’identité indiens étant expirés depuis longtemps, la famille  craint également d’être détenue à leur arrivée en Inde si elle était déportée cette semaine.

Le Ministre Jason Kenney a la pouvoir d’intervenir afin que la famille Ghotra Singh puisse demeurer unie au Canada, un pays où elle est depuis plus de 10 ans.