GRC désinforme et intimide les réfugié-e-s à Roxham Road

brian-byrneRoxham Road, 7 novembre 2017 – Des observateurs à la frontière informelle de Roxham Road nous informent que des agents de la GRC sont de plus en plus agressifs envers les personnes qui tentent de traverser vers le Canada, au point où certain-e-s migrant-e-s ont été poussé-e-s à faire demi-tour. Certains agents désinforment les réfugié-e-s en leur disant d’appliquer au poste frontalier régulier. Cependant, les personnes qui suivent ces conseils se voient refusées, retournées vers les États-Unis, et bannies à vie d’appliquer en tant que refugiées au Canada.

« Il est scandaleux que les agents de la GRC utilisent leur autorité pour intimider des personnes cherchant refuge et sécurité au Canada et qu’ils les désinforment d’une façon qui pourrait avoir un impact gravement négatif sur leur vie. Les migrant-e-s qui les écoutent et appliquent aux postes frontaliers réguliers détruisent leur seule chance d’appliquer en tant que réfugié-e-s au Canada, ce qui se trouve être la seule chance pour beaucoup d’entre eux d’obtenir un statut permanent dans un endroit sécuritaire! » s’exprime Amy Darwish de Solidarité sans frontières.

Selon L’Accord sur les tiers pays sûrs, les personnes qui tentent d’appliquer pour le statut de réfugié au poste frontalier ÉUA-Canada seront automatiquement refusé-e-s, sauf à quelques exceptions. Elles seront ensuite considérées comme ayant appliqué en tant que réfugiées au Canada et ne pourront plus jamais appliquer. Si elles traversent de manière irrégulière par la suite, elles peuvent être rapidement déportées vers leur pays de naissance ou laissées sans autre choix que de joindre les rangs de la classe surexploitées des sans-papiers du Canada.

« Des observateurs du côté états-uniens rapportent que des agents de la GRC poussent les gens à reconsidérer leur passage en disant des choses comme « c’est vraiment mauvais de tenter recommencer votre vie dans un nouveau pays de cette manière », mais dans presque tous les cas, c’est la SEULE manière de recommencer leur vie dans un nouveau pays » mentionne Darwish. « La semaine passée, un des agents leur a dit de retourner en taxi en leur disant qu’elles seraient renvoyées vers leur pays de naissance le lendemain si elles traversaient, ce qui est faux. »

« Il semble évident qu’il y a eu un changement de politique depuis cet été. Nous voulons savoir si la GRC a entrepris elle-même d’essayer de contourner la loi internationale des réfugié-e-s de cette façon ou si le gouvernement Trudeau a instauré cette politique. » demande Noé Arteaga, une porte-parole pour Solidarité sans frontières.

Selon les données du gouvernement canadien, il y a eu plus de 10 000 demandes de réfugié-e-s par des traversées irrégulières entre la mi-mars et la fin du mois de septembre. Le gouvernement traite présentement les demandes au cas par cas plutôt que d’instaurer un programme global de régularisation, ayant pour résultat que seulement 5% des demandes ont été entendues et que la majorité vivent de manière précaire avec peu d’accès aux services dont elles ont possiblement de besoin.


Solidarité sans frontières
Mise en contexte : Venir au Canada à partir des États-Unis