Communiqué | Une initiative de la police montréalaise échoue à protéger les membres sans statut de nos communautés, ce qui mène à de nouvelles demandes pour que Montréal soutienne les personnes migrantes

Communiqué

Une initiative de la police montréalaise échoue à protéger les membres sans statut de nos communautés, ce qui mène à de nouvelles demandes pour que Montréal soutienne les personnes migrantes

9 octobre 2020, Montréal — Une nouvelle initiative du SPVM pour centraliser les communications avec l’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC), qui vise prétendument à limiter le profilage racial et à rendre les services policiers plus accessibles aux personnes sans statut, ne protègera pas véritablement les personnes migrantes sans statut. Tandis que ces dernières se mobilisent à travers le pays, dans le contexte de la pandémie de COVID-19, pour exiger un programme de régularisation complet, cette mesure met en lumière l’échec de la Ville de Montréal à soutenir leur lutte d’une manière significative.

D’abord, cette initiative du SPVM ne permet pas de répondre aux situations vécues par des personnes telles que Mamadou Konaté, qui ont été abandonnées par le système canadien de protection des réfugié-e-s. Même durant cette période de crise, où toutes nos vies sont rendues plus dangereuses et difficiles à cause de la pandémie, le SPVM planifie toujours de mettre en application les mandats d’arrêt de l’ASFC. Les agents et agentes du SPVM n’ont pas besoin d’appeler l’ASFC dans ces circonstances, puisque les mandats sont déjà dans leur système.

Par exemple, la couverture de cette initiative par Radio-Canada (Les policiers de Montréal ne pourront plus appeler directement les agents frontaliers, le 8 octobre) cite Sandrine. Sa demande de statut de réfugiée a été refusée et elle a peur de partir. Quand elle ne s’est pas présentée pour sa déportation, un mandat d’arrêt a été lancé contre elle. Si elle est arrêtée par la police pour une quelconque raison (traverser la rue, etc.), l’agent ou l’agente peut chercher son nom et trouver le mandat d’arrêt, sans avoir besoin d’appeler l’ASFC. La police va ensuite la remettre à l’ASFC pour une détention et une déportation. Cette nouvelle initiative ne soulage en rien la peur de Sandrine, avec laquelle elle doit vivre chaque jour.

Quand il n’y a pas de mandat d’arrêt, la police de Montréal appelle l’ASFC pour vérifier de manière proactive le statut des personnes migrantes, et ce, beaucoup plus que les autres services policiers au Canada. Quelle justification est-ce que ces appels peuvent bien avoir ? Si le SPVM vise sérieusement à mettre fin au profilage racial, ces appels doivent cesser définitivement. Tout ce que le SPVM prévoit faire est de diriger ces appels vers un bureau centralisé. C’est du profilage racial à travers un filtre de relations publiques.

Il est frappant que cette initiative ait été prise par le SPVM. Ce n’est même pas la Ville qui prend les devants. Il n’y a aucune volonté politique derrière cette mesure. La politique de Montréal Ville sans peur continue d’exclure le SPVM et le STM. Pire encore, la Ville utilise cette initiative policière pour dissimuler leur inaction et continue à diffuser de fausses informations sur les risques associés aux interactions avec la police et le STM pour les personnes sans statut.

En 2018, Solidarité sans frontières a créé deux courts vidéos pour aider les Montréalais et Montréalaises sans statut à se préparer à des interactions avec la police de Montréal. Malheureusement, ces vidéos sont toujours aussi pertinents aujourd’hui.

Nos voisins et voisines et les personnes que nous aimons qui n’ont pas de statut seront protégé-e-s de la police lorsqu’il n’y aura plus de police. En tant que membres de la Coalition montréalais pour le définancement de la police, Solidarité sans frontières réitère son engagement pour une ville sans frontières et sans les institutions qui défendent ces frontières.

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Source :
Solidarité sans frontières
www.solidaritesansfrontieres.org
solidaritesansfrontieres@gmail.com