Communiqué. Des personnes migrantes sans papiers livrent un panneau Stop à Trudeau en réaction aux terrifiantes visites à domicile de l’ASFC

Montréal, 14 juin 2023 – Des personnes migrantes sans papiers, accompagnées d’organismes communautaires, ont visité les bureaux de Justin Trudeau aujourd’hui pour lui remettre un panneau “stop” géant. L’action avait lieu en réaction à des visites d’agents de l’ASFC visant à arrêter des membres sans papiers de la communauté dans leur domicile, ainsi qu’à une augmentation des avis de déportation reçus par des réfugié-e-s refusé-e-s à Montréal. La délégation a aussi déployé une affiche géante portant des noms de membres sans papiers de la communauté qui se mobilisent ensemble à Montréal pour la mise en place d’un programme de régularisation complet.

« Durant la dernière semaine, nous avons vu l’ASFC arriver devant les maisons de personnes migrantes sans papiers à Montréal avec l’intention de les arrêter et de les déporter. Nous avons entendu dire que l’ASFC utilise des pratiques pour piéger et arrêter d’autres personnes migrantes sans papiers. Au même moment, il y a eu une hausse marquée des avis débutant des procédures de déportation pour les personnes qui ont été refusées comme réfugiées », a mentionné Dounia, la porte-parole du groupe, qui a elle-même été refusée comme réfugiée, tout comme son conjoint et sa fille adolescente.

« Où est le programme de régularisation qu’on nous avait promis ? Plusieurs d’entre nous ici aujourd’hui, à l’instar de douzaines d’autres leaders sans papiers à travers le Canada, avons rencontré le ministre Fraser en novembre dernier ! Il a promis que les déportations prendraient fin lorsque le programme sera annoncé. Nous sommes ici aujourd’hui pour demander au premier ministre Trudeau d’annoncer un programme de régularisation complet qui accorde la résidence permanente à toutes les personnes migrantes sans papiers et les réfugié-e-s refusé-e-s sans délai, et ce, sans aucun exception ni discrimination. Nous sommes tous et toutes essentielles », a souligné Marina

« C’est terrifiant lorsque l’ASFC se présente à votre domicile pour vous arrêter. Les agents viennent en force et montrent votre photo aux voisin-e-s. Mais nous ne céderons pas à la peur ni aux tentatives d’intimidation. Nous n’arrêterons pas tant que les déportations n’auront pas cessé et que n’aurons pas tous et toutes reçu la résidence permanente », a déclaré Carmel, une des participantes, qui se trouvait à l’extérieur de son domicile lorsque l’ASFC y est arrivée pour l’arrêter.

« L’ASFC doit cesser de nous terroriser. Ma famille ne peut même pas vivre ensemble, réunie. Mon mari a peur d’obtenir de l’aide médicale d’urgence. Aucune personne ne devrait être contrainte de se cacher par crainte que des agents armés viennent pour l’arrêter, l’emprisonner et la déporter loin de son enfant et de sa conjointe. Aucune personne ne devrait être soumise à l’incertitude, au stress et à la peur des procédures de déportation », a affirmé Lynda dont le conjoint et père de son enfant est sans-papiers.

« On nous demande toujours de nous justifier. Mais nous sommes ici pour demander au premier ministre Trudeau : « Comment est-ce que VOUS justifiez de nous priver de nos droits en tant que travailleurs et travailleuses, en tant qu’êtres humains? Comment justifiez-vous de nous refuser l’accès aux soins de santé, de nous forcer à l’exploitation et à la peur et de nous séparer de nos familles? » C’est pourquoi nous demandons un programme de régularisation qui ne laisse personne de côté », a affirmé Anita.

« Notre message est clair : mettez fin aux déportations. Chacun et chacune d’entre nous nommé-e-s sur cette affiche veut être régularisé-e maintenant. Comme des milliers d’autres. Nous ne méritons pas d’être poursuivi-e-s comme des animaux, nous méritons d’être traité-e-s comme des êtres humains. La seule solution est un statut pour tous et toutes maintenant », a souligné Jad, un autre participant à l’action qui a été forcé de quitter sa maison il y a de cela plusieurs jours après que des voisin-e-s aient menacé de le dénoncer à l’ASFC.

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Source :
Solidarité sans frontières
www.solidaritesansfrontieres.org